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Parents à contre-courant
15 juin 2016

Je suis pas une vache!

Je l'avais déjà évoqué avec vous, ma 1ère réelle réflexion sur l'allaitement est venue de la réflexion d'une amie: "Moi, j'allaiterai pas, je suis pas une vache!". Une fois le petit rire poli passé, je me suis interrogée. Est-ce que moi je voudrais allaiter? Probablement pas. Elle a raison, je suis pas une vache, ça doit être bizarre. Enfin bon, y'a pas que les vaches qui allaitent leur petit, y'a aussi les girafes, les moutons, les ornithorynques, les orques, les femmes,... Finalement, je suis un individu femelle de mon espèce de mammifère alors ça doit être naturel. Bizarre. Mais naturel.
J'ai ensuite appris que le colostrum, ce nectar produit juste après la naissance et pendant quelques jours, était bourré d'anticorps. Alors après tout, pourquoi pas cette fameuse "tétée d'accueil". Mais après stop hein, ça suffit. On a inventé le biberon et le lait en poudre, je serai bien plus tranquille.
Enceinte de Brian, j'ai senti ce merveilleux lien se créer doucement, la conviction dès les 1ers jours suivant la fécondation qu'il était là, qu'il était un garçon,  ses mouvements dans mon ventre, je voulais le meilleur pour lui. Alors je me suis dit que j'essaierais peut-être d'allaiter quelques jours, voir si ça nous convenait.
A sa naissance, il a tout de suite réussi à téter. J'ai trouvé ça merveilleux alors on s'est lancés. Je ne me posais aucune question, je n'avais pas de réelle conviction, on essayait, c'est tout. On a essayé pendant 6 mois. Les 1ères semaines d'allaitement, on nous félicite de ce choix, comme si le choix du biberon était mauvais, un aveu de faiblesse. Passé le 1er mois, on nous donne l'impression d'être des mères exceptionnelles. Passés 3 mois, on commence à nous demander quand on va arrêter... Brian n'acceptait pas le biberon, j'ai commencé à sentir que les gens m'en pensaient responsable. Bah oui, il préfère forcément téter sa mère qu'un biberon. Il a finalement accepté une tétine en caoutchouc avec une base assez large. Je tirais mon lait 2 fois dans la journée grâce à des collègues au top et Brian buvait mon lait dans un biberon à la crèche. J'ai repris le boulot quand Brian avait 4 mois. Tout le monde pensait que j'allais arrêter, qu'il FALLAIT que j'arrête. J'ai pourtant concilié allaitement et travail sans souci. Notre aventure lactée a pris fin quand, à la visite des 6 mois, le médecin m'a affirmé qu'à ce stade le lait maternel perdait en qualité. Les courbes de croissance de Brian étaient pourtant parfaites... J'ai suivi l'avis du médecin et de tout mon entourage qui pensait que j'avais "assez donné". Le sevrage, comme toutes les autres étapes de cet allaitement, s'est merveilleusement bien passé. Un soir, alors que j'avais le cœur serré d'avoir arrêté quelque chose qui se passait si bien et que j'habillais Brian après le bain, il s'est avancé jusqu'à mon sein gauche qui était plein à craquer et a commencé à téter. Je me suis dit que ce serait la dernière alors je l'ai filmé. J'ai gardé ainsi un magnifique souvenir de ses petits bruits, de son regard tourné vers moi. Et voilà. Je n'ai plus jamais eu de montée de lait. L'allaitement parfait pour tous. Mais pas pour moi... J'ai nourri beaucoup de regrets.

Pendant que Charlie grandissait dans mon ventre, je me suis promis de ne pas me laisser faire. Seul mon hippocampe et moi allions prendre des décisions pour notre puce. A sa naissance j'ai découvert que l'allaitement ça pouvait aussi se compliquer un peu... J'ai eu la chance d'être suivie par une merveilleuse sage-femme qui m'a soutenue, écoutée, regardée, guidée. Ma puce a pu reprendre du poids et notre aventure lactée a commencé malgré un REF (Réflexe d'Ejection Fort) que nous avons appris à gérer Charlie et moi. A ses 5 mois nous avons participé à notre 1ère Grande Tétée. C'est un événement qui met l'allaitement en lumière et qui a lieu chaque année en septembre un peu partout en France. J'avoue que ce jour-là, j'ai regardé avec interrogation ces mamans qui allaitaient des bambins de 2 ou 3 ans. Moi-même partisane de l'allaitement, j'étais pourtant mal à l'aise face à ces parents à contre-courant... Ca bousculait mes idées, mes croyances. Je me suis pourtant promis d'y retourner l'année suivante. Nous avons connu quelques désagréments que je n'avais pas connu avec Brian: engorgements, douleurs à la tétée,... Mais j'ai tenu bon parce que je suis convaincue que c'était ce qui nous convenait le mieux. A la Grande Tétée suivante Charlie avait 17 mois et était toujours allaitée. Je sentais déjà largement le poids du regard des gens. Je fais pourtant le choix de la discrétion quand j'allaite en public, je reste pudique pour moi, pour elle, pour les autres. Mais je sentais leur jugement... Pourquoi allaiter encore un bébé qui marche??? Je n'ai même pas de réponse à donner. Ce n'était pas un choix, juste ce qui m'a semblé le plus naturel. A cette Grande Tétée j'ai échangé avec des mamans sur ce qu'on appelle le "sevrage naturel", c'est à dire, n'arrêter l'allaitement que lorsque l'enfant le choisit. Une maman m'a raconté que l'allaitement de sa fille s'était terminé sans qu'elle s'en rende compte. Un jour elle s'était simplement dit "tiens, je ne sais plus quand était la dernière fois qu'elle a demandé à téter?". Je me demandais si je devais arrêter, je venais de reprendre le travail, je ne souhaitais pas tirer mon lait cette fois et je me demandais donc si j'en aurais encore suffisamment. Une fois encore, j'ai choisi la voie naturelle, on s'est juste laissées porter Charlie et moi. Elle a fêté ses 2 ans et on s'est fait un tétée d'anniversaire avec 2 bougies (factices hein, n'appelez pas les services sociaux de suite ;) ). Un mois plus tard je me suis posé LA question: "mais depuis quand ma puce n'a-t-elle pas réclamé de tétée??". 2 jours? 5? Une semaine? Je n'en avais aucune idée... Alors je crois qu'on y est, le sevrage naturel. Il intervient plus tôt que je ne l'aurais pensé mais ça me convient et ça semble convenir à ma puce. Une étape de franchie, vivement la suite!!

De mon expérience, je ne retire qu'une conclusion: losqu'on souhaite allaiter, il faut se tourner vers les bonnes personnes, des personnes réellement formées et se fermer aux bons conseils des autres.
De nombreuses sages-femmes sont formées en allaitement, des associations existent un peu partout en France, si allaiter est votre souhait, n'hésitez pas à les contacter ;)

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Commentaires
C
c'est marrant car avant ma grossesse je disais exactement la même: "je n'allaiterai pas, je ne suis pas une vache" et dès que j'ai su que j'étais enceinte j'ai voulu allaiter!!! je disais aussi "jamais je ne tirerai mon lait, je ne suis pas une vache!!!" et finalement j'ai tiré mon lait!!!!
R
Pour trouver une consultante en lactation près de chez vous :<br /> <br /> http://consultants-lactation.org/<br /> <br /> <br /> <br /> Pour trouver une association de parents ou de professionnels de santé formés à l'allaitement :<br /> <br /> http://www.coordination-allaitement.org/index.php/la-cofam/nos-adherents
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