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Parents à contre-courant
12 juin 2016

Souvenirs gravidiques partie 2 : le parcours à contre-courant

  • J-poulpy : le parcours à contre-courant

Pour J-poulpy, nous avions donc un peu plus d’expérience : déjà nous avions T-poulpy, mais en plus Anémone m’avait fait découvrir les réseaux sociaux et les partages d’expériences se sont révélés vraiment très enrichissants.

Du coup, comme je savais déjà que ce serait ma dernière grossesse, on a décidé de se faire plaisir et de tester d’autres choses.

Etant donné que j’avais toujours cette impression frustrante d’être passée à côté de mon accouchement pour T-poulpy, je me suis mise à rêver d’un accouchement physiologique, naturel… sans péridurale. Je rêvais même d’accoucher en maison de naissance, mais malheureusement le timing a été trop juste : celle-ci n’était pas encore ouverte le jour de mon terme ! J’ai assisté à une conférence d’Isabelle Brabant (sage-femme et auteure du livre « Une naissance heureuse ») qui m’a définitivement convaincue… et m’a donné des arguments pour convaincre mon entourage du bien-fondé de mon choix. C’est bon, c’était décidé, j’allais accoucher naturellement, sans péridurale, et en plus mon entourage me soutenait et m’encourageait : le rêve !

Evidemment, J-poulpy a décidé de me mettre quelques bâtons dans les roues, sinon ça ne serait pas drôle… Il a donc décidé de se mettre en siège, et de ne plus en bouger. Pourtant je pense avoir essayé toutes les méthodes pour le convaincre de se retourner :

-          j’ai fait de l’ostéopathie pour assouplir mon utérus et lui laisser plus de place

-          j’ai fait le pont indien (je vois votre œil briller comme celui du papa quand je lui ai parlé de cette méthode… mais NON désolée, ce n’est pas une position du kama-sutra)

-          j’ai fait de l’acupuncture sans aiguille (je me suis fait brûler les petits orteils 3 jours de suite. Si si.)

-          j’ai essayé avec l’haptonomie

-          en désespoir de cause, j’ai accepté la version manœuvre externe, que je déconseille fortement : on me l’a présenté comme « pas très agréable »… c’est juste une torture. Déjà le fait que ça se déroule sous monitoring en continue pour être sûr que le bébé supporte aurait dû me mettre la puce à l’oreille. On vous empoigne la tête et les fesses du bébé à pleines mains à travers l’utérus, et on tourne… le tout sans le moindre anti-douleur et pour un taux de réussite minable. Personnellement je ne suis pas une chochotte, je les ai laissé essayer 4 fois. Mais j’ai eu mal pendant 3 jours.

-          Enfin, j’ai attendu. Il parait que certains bébés se retournent spontanément jusqu’au dernier jour. Pas le mien.

Tout ça me mettait un stress supplémentaire : à la maternité, ils étaient d’accord pour que j’accouche voie basse à condition d’être sûr que le bébé passe (ça parait logique). Et ils imposent la péridurale pour un siège au cas où ça se transformerait en césarienne quand même. J’ai donc subit moult examens et estimation de la taille et du poids du bébé. Et plus la grossesse avançait sans que je n’accouche, plus je stressais à l’idée que bébé allait atteindre le poids critique au-delà duquel j’allais subir une césarienne programmée. L’échec total à mes yeux.

Mais nous reviendrons sur l’accouchement tout à l’heure, car entre-temps nous nous sommes quand même préparés à cette naissance par différentes méthodes de préparation à l’accouchement.

Sur conseil d’une amie, nous avons testé l’haptonomie : l’haptonomie consiste à essayer d’entrer en contact affectif avec le bébé in utero, à travers le touché. La présence du papa est requise ! En gros, on met les mains sur l’utérus et on invite bébé à venir se lover dans notre main et à nous suivre en tentant de lui transmettre des sensations agréables et rassurantes.

Hapto

Malheureusement nous n’avons pas été très assidus dans les exercices à faire à la maison (un boulot à temps plein et un T-poulpy, ça laisse assez peu de temps finalement. Sans compter que je devais aussi faire le pont indien).

En tant que Poulpe, j’ai bien sûr voulu faire un peu de préparation en piscine : c’est super aussi ! On fait des bulles pour gérer sa respiration, on s’amuse et surtout : on profite de l’apesanteur offerte par l’eau pour ne plus sentir le poids de son ventre ! Top.

Enfin, j’ai fait quelques séances de préparation « classique » mais en libéral, avec une sage-femme géniale et très portée sur l’accouchement physiologique : ça n’a rien à voir avec les séances de groupe à la maternité. Ici c’est un accompagnement individuel, personnalisé, avec quelqu’un à l’écoute de vos préoccupations à vous (et oui, on est très nombriliste enceinte). On peut même passer la séance juste à discuter de ce qui nous angoisse et comment y remédier, et c’est déjà énorme.

Allez, passons donc à l’accouchement tant attendu !

Comme J-poulpy ne s’était toujours pas décidé, j’avais donc rendez-vous le jour du terme à la maternité pour une dernière estimation du poids et de la taille de la tête du bébé. La veille au soir j’étais fortement déprimée car j’étais persuadée qu’ils allaient l’estimer « trop gros » et que tous mes projets allaient finir en césarienne, sans même une petite contraction spontanée… Et puis tout s’est accéléré d’un coup.

La nuit précédent le terme, j’ai commencé à contracter vers 4h du matin : une contraction toutes les 10 minutes, gérables : je respirais 3 fois et ça passait tranquille. Je ne me suis pas inquiétée et j’ai laissé dormir mes hommes (mon 1er accouchement avait pris 18h, je pensais avoir largement le temps). Vers 6h du matin, les contractions étaient toujours gérables mais toutes les 5-10 minutes : j’ai réveillé le papa pour le prévenir et je me suis levée dans l’intention de prendre un petit déjeuner… la verticalisation a franchement accéléré les choses. Je n’étais pas debout depuis 10 minutes que les contractions sont devenues vraiment très douloureuses. J’ai appelé ma mère pour qu’elle vienne chercher mon grand.

[J’ouvre une parenthèse sur l’instinct formidable des enfants : j’étais au milieu de l’escalier en train d’appeler ma mère entre 2 contractions (en faisant le moins de bruit possible) lorsque j’ai entendu mon grand T-poulpy hurler et m’appeler : il avait senti que quelque chose n’allait pas. Je suis immédiatement allée le rassurer dans son lit et lui expliquer que son petit frère allait arriver : il m’a pris dans ses bras pendant toute une contraction et à la fin il m’a demandé « Ca y est maman, tu n’as plus mal au ventre ? ». J’étais scotchée. Depuis ce jour, mon fils de 2,5 ans qui n’avait quasiment jamais fait une nuit complète s’est mis à faire ses nuits (au moins pour un temps). Fin de la parenthèse enchantée. ]

Ma mère est donc venue immédiatement chercher mon grand. Entre temps je n’en menais pas large. A peine était-elle partie que j’ai rompue la poche des eaux : il était 7h30 et les choses n’étaient plus gérables du tout.

Le papa et moi sommes partis illico pour la maternité. Le trajet en voiture, pourtant long de 5-10 minutes maximum, a été abominable (j’ai déjà dit que je détestais la voiture pendant les contractions ?). La radio chantait du Cat Stevens (Oh baby baby it’s a wild world…) pendant que je me tordais de douleur. Le papa a dû s’arrêter en double file devant l’entrée des urgences et m’aider car j’étais incapable de sortir de la voiture seule (Oh baby it’s a wild woooooorld !! Argh).

Arrivée en salle de naissance, j’annonce directement que c’est un siège. On me demande si j’ai l’autorisation d’accoucher voie basse… Je l’avais il y a 2 semaines, mais quelle est la taille du bébé aujourd’hui ?? Mystère…

Tout le personnel médical est appelé en urgence et la pauvre sage-femme tente de m’installer sur la table d’examen : bébé a déjà perdu son méconium et j’ai trop mal pour réussir à bouger de la position en chien de fusil. Impossible. Je peux pas. Après moult efforts et négociations, me voilà dans cette horrible « position gynécologique »  sur le dos et jambes en l’air pour me faire examiner… Bébé est déjà en train de sortir, on me dit directement de pousser ! Pas le temps d’évaluer sa taille (Le papa -tremblant mais qui assure à mort- m’avouera plus tard avoir eue bien peur que la tête ne passe pas), pas le temps pour une péridurale (oui je sais, je n’en voulais pas de toute façon, mais je n’avais jamais eu aussi mal non plus), il faut y aller.

La douleur est terrible, je suis complètement groggy et incapable d’écouter ce que me demande l’obstétricien… je finis par pousser/hurler/broyer la main du papa (qui se pensait dans une scène de l’Exorciste)… et faire sortir mon petit J-poulpy, aussi choqué que moi puisqu’il est sorti tout bleu et immédiatement pris en charge par les pédiatres… Heureusement, l’équipe médicale a bien assurée elle aussi puisque quelques (longues) minutes plus tard, nous avons enfin entendu crier notre petit bonhomme qui a pu nous rejoindre assez vite pour un peau à peau avec le papa.

Au final, j’ai donc eu mon accouchement physiologique même si ce n’est pas comme ça que je l’imaginais ! Les suites ont été simples : cette fois-ci mon séjour à la maternité s’est très bien passé : une équipe très sympathique, pro-allaitement, qui m’a donné les bons conseils dès le départ… et un J-poulpy qui tête tout seul ! Emerveillement !!!

  • En conclusion

2 grossesses, 2 accouchements radicalement différents, 2 bébés merveilleux.

Tant que la grossesse se passe bien, je pense qu’il n’y a pas de bon ou de mauvais choix : l’important c’est de savoir qu’on a le CHOIX, et de faire comme on le sent. Et on peut le ressentir différemment d’une grossesse à l’autre, voir au cours de la même grossesse. Soyons égoïste et à l’écoute de nos envies pendant ces 9 petits mois. Car pendant ces 9 petits mois privilégiés, on ne fait qu’un avec son bébé, donc ce qui est bon pour nous est bon pour lui… et au final, le jour J, c’est bien souvent bébé qui a le dernier mot (et ça ne fait que commencer) !

 LaPoulpe

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Commentaires
C
effectivement ce 2ème accouchement a été à l'opposé du premier! c'est vrai qu'il faut s'écouter au maximum et tant pis pour ce que les autres pensent!
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